La réforme de la formation professionnelle avance.

Pour mémoire, elle découle des enjeux de la loi loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 dite loi  » pour la liberté de choisir son avenir professionnel « :

  • permettre aux entreprises et aux actifs de s’adapter à la transformation des métiers.
  • poursuivre la dynamique de transformation du marché du travail par une réforme de la formation et d’apprentissage.
  • prendre en compte les évolutions des modalités d’apprentissage en garantissant une qualité des formations).

Un système encore en mutation

Le cap étant donné, plusieurs phases de transformation ont été identifiées. En ce début d’année 2019, sur 100 décrets attendus environ, 50 étaient publiés au 31 décembre 2018. L’année 2019 est donc charnière :

  • Des règles et modalités encore à venir, d’autres toute récentes, qu’ont a découvrir les acteurs, les entreprises et salariés qui souhaitent se former.
  • Le démarrage de France compétences, avec pour mission de coordonner les actions des 5 acteurs de la formation professionnelle tout en garantissant un contrôle de la qualité et du coût des formations. Après les 2 premiers conseils d’administration définissent les missions et budgets, sa feuille de route pour le premier semestre est définie.
  • Les 20 organismes collecteurs OPCA, qui étaient les interlocuteurs des entreprises ou des personnes souhaitant faire valeur leur droit du CPF évoluent, vers des OPCO, 2 fois moins nombreux, redistribués par domaine de compétence. La plupart des OPCA se regroupent donc au sein d’une des nouveaux OPCO.
  • La monétisation du CPF (transformation d’un quota d’heures en budget).

Un comportement attentiste?

Il est légitime que les personnes souhaitant se former ou les entreprises voulant former leur personnel se demandent quelle continuité des circuits et interlocuteurs antérieurs, de quelle manière les actions de formations sont maintenant appuyées financièrement, … . Face à cet afflux de nouveautés, les petites entreprises se montrent prudentes et donc plus frileuses : il est plus facile d’appréhender un environnement aux règles connues, avec des liens déjà établis, qu’un environnement dont certaines règles sont en cours de précision, et les interlocuteurs sont mal identifiés.

Il y a cependant des raisons objectives de ne pas attendre pour se former :

  • En tout premier lieu, les entreprises et les individus ont des nécessités d’adaptation et de montée en compétence qui n’attendent pas que l’ensemble du dispositif soit modifié.
  • Ensuite, les entreprise continuent à cotiser, il n’y a donc pas de raison que l’argent versé ne soit pas utilisé. Surtout si l’amorçage du nouveau circuit de financement se traduit par une avance à faire pour les entreprises.
  • Il y a une continuité dans le système, assuré par l’intégration des précédents acteurs dans le système mis en place (fusion de certaines OPCO, …).
  • Le nouveau système de blocs de compétences, la réforme de l’apprentissage en prenant en compte la formation en situation de travail (FEST) créent de nouvelles opportunités d’offre et de possibilités de montée en compétence finançables.

Sources : site France compétences (www.francecompetences.fr) ; site CPFormation (www.cpformation.com) ; intervention Formalis du 07/02/20189 (cabinet Formalis : www.formalis-conseil.com).

Actualisation du 15 mai 2019:

Une enquête menée auprès de quelques entreprises de la région du Mans courant avril 2019 montre:

  • La période transitoire génère une baisse importante du financement, ce qui impacte très nettement les actions de formation à très court terme.
  • Les points positifs de la réforme vus par les entreprises sont au bénéfice direct de leurs employés.
  • Le point de rencontre d’intérêt de cette réforme entre les employés et les entreprises semble concentré sur l’évolution des conditions de l’alternance et de l’apprentissage.
  • La concentration des OPCA en moins d’OPCO censé clarifier et simplifier le lien avec les acteurs par pôle d’activité, ainsi que la future certification obligatoire des organismes de formation ne sont pas abordés, peut-être parce qu’il est trop tôt pour avoir un retour sur ces points, ou que les entreprises se sentent moins directement impactées par ces points de la réforme.

On y apprend aussi que la moitié des entreprises se disent en déficit d’information sur le sujet, et que les canaux d’information utilisés par ces entreprises sont répartis comme suit: